Jeudi 13 octobre
de 18h30 à 19h30
Salle : Salon Forez

Pr. Gérard AMARENCO,
GRC01 UPMC GREEN
Sorbonne Universités
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Cognition, émotion et miction
Qu’uriner soit naturel et facile, soit !
Que pisser soit un acte réflexe, essentiel à la vie afin de se vider de ses émonctoires et de se purger de ses miasmes, soit !
Que les pressions de la vessie soient basses afin de ménager les reins, bien sur !
Que la miction soit complète afin d’éviter résidu, tourments infectieux, fréquence excessive et regorgement, pour sur !
Mais se vider, c’est aussi se soulager.
Se soulager d’un besoin, d’un désir, d’une envie.
Et qui dit désir, dit émotion.
Et qui dit besoin, dit instinct et cognition.
Le contrôle encéphalo-spinal et périphérique de la vessie ne permet qu’un automatisme bien primaire, même si c’est celui que l’on a appris … et que l’on enseigne …
Le contrôle local urothélial, et bien probablement notre microbiome, sont un peu plus subtils par leurs dialogues singuliers avec les centres médullaires et la modulation des signaux périphériques qu’ils exercent.
Mais le vrai questionnement est celui proposé par nos cerveaux profonds. Ces zones qui régissent le niveau attentionnel … dont va dépendre la vigilance mictionnelle. Ces zones qui gouvernent nos émotions … et nos manières de pisser. Ces zones de mémoire, ces entre-lacis de racines multiples, ces champs parfois mal défrichés ou la pression sociale nous empêche d’uriner en rond et sans vergogne ou au contraire nous bride l’impétuosité du jet inhibé par l’environnement. Ces rivages ou l’éducation a mal instruit nos sphincters, entravant leur salutaire relâchement pour assouvir sans peine et sans contrainte nos mictions.
Vessie miroir de l’âme …
Des baisses de performances cognitives en cas de trop fort besoin d’uriner, aux troubles psychogènes de la miction ; des petites gouttes émotionnelles de l’orgasme ou de la frayeur aux grandes eaux de la clef dans la porte ; des cauchemars mictionnels aux rêves sphinctériens… Une conférence pour ne plus ignorer que la vessie n’est que le prolongement de notre moi et de nos émois. Pour ne plus ignorer que pisser ou conduire, il faut choisir. Pour ne plus se tromper dans l’éducation sphinctérienne de nos enfants. Pour ne plus penser que la vessie est une simple baudruche, éventuellement guidée par un simple neurone … |